La restauration de la maison des Ducs de Savoie entreprise par Pierre Larfouilloux en 1938 témoigne de son souci de sauvegarder un édifice qui était menacé de destruction alors qu’existait un projet de le transformer en un dépôt de camions.
Le respect de l’édifice inspire son action, mais il lui faut aussi faire preuve d’imagination, là où les documents font défaut, là où au XVIIIème siècle ont déjà été opérées d’importantes destructions et modifications. Cette imagination on la perçoit par exemple dans la création de l’arcade et de la porte d’entrée sur la façade de la grande rue.
La nécessité de rendre habitable la partie intérieure oblige aussi à modifier en profondeur l’architecture interne de l’édifice qui ne pourra pas être inscrit dans sa totalité sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, comme il aurait été souhaitable. Par arrêté ministériel du 20 Mai 1938, seules les façades et toitures de la maison dite « logis du gouverneur de Savoie » seront inscrites sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Certes Pierre Larfouilloux n’a alors rien fait sans obtenir l’accord des monuments historiques mais il est certain qu’aujourd’hui la restauration de la maison de Savoie aurait été très différente et plus proche de l’origine. Il faut comprendre qu’à l’époque une restauration dans les règles de l’art n’était pas chose aussi évidente qu’elle l’est maintenant et que les nécessités de l’habitat qui s’imposaient à l’acquéreur, rendaient impossible la reconstitution de l’intérieur de la demeure seigneuriale déjà largement modifié au XVIIIème siècle, à moins d’envisager la création d’un édifice public ou d’un musée.


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